L’IVG

Interruption Volontaire de Grossesse
Nous sommes concernés ici par l’un des défis éthiques des plus épineux à affronter. Dans nos sociétés, le débat qui entoure cette pratique se trouve inconciliable. Là où certains-es ne voient que liberté et autonomie, d’autres s’indignent en qualifiant ce geste de meurtre contre la personne.

Ce sujet est hautement sensible du fait qu’il s’agisse de laisser venir au monde – ou non – le fruit de deux êtres humains qui ont uni leurs gènes. Tout le débat repose sur les points de vues divergents sur la valeur de l’embryon. Cependant, les femmes ont acquis des droits identiques à ceux des hommes, et le handicap d’avoir un enfant, puis de l’élever, leur porte un préjudice incontestable. Les décisions qui concernent leur propre reproduction leur appartiennent totalement et personne ne peut leur imposer de concevoir un être sans leur consentement.

On dit que le morceau de tissus qui mène à la personne humaine évolue selon un processus graduel qui débute avec une seule cellule.  On ne s’entend pas à préciser où, quand et comment on devient un être humain, et là repose toute la question. Un jour on est un embryon, ensuite un fœtus, puis il faut sortir et survivre pour obtenir des droits.

Au cours de cette brève incursion de la littérature, j’ai pu observer qu’il est très difficile de demeurer objectif quand il est question de vie ou de mort. La rhétorique utilisée de part et d’autre se trouve très polarisée, chacun affichant rapidement ses intérêts. Je vais tenter, ici, de présenter les deux positions qui s’affrontent sur cette question, en vous rapportant, le plus objectivement possible, les arguments qui m’ont paru les plus solides. Je vais utiliser le livre de Guy Durand (notre bible de la bioéthique), afin de revoir la notion de personne. Ensuite je traiterai du dilemme éthique qui touche la question de l’IVG et des principes en jeu, pour conclure de ma propre opinion sur le sujet.

Les arguments conservateurs

Dans Internet, j’ai trouvé un auteur qui amène, en quelques passages, les plus acerbes arguments conservateurs contre l’avortement. Dans son article intitulé Avortement et esclavage(2), malgré le fait que William Gairdner s’attaque, ici, directement à la quête égalitariste des femmes, à leur liberté économique et sexuelle, je trouve que son argumentaire est consistant et ses exemples assez pertinents pour l’individu qui croit que le fœtus est une personne, et je le cite :

« Incapable d’admettre que l’avortement tue une personne, elle [la femme] recourt à tous les subterfuges idéologiques imaginables pour tenter de supprimer juridiquement l’enfant qu’elle porte en elle, tentative que l’avenir interprétera vraisemblablement comme l’expression la plus pernicieuse et la plus radicale des soi-disant droits démocratiques.

L’enjeu de cette bataille n’est pas l’enfant à naître, mais plutôt la légitimation passionnée, quasi-théologique, de l’idéologie démocratique égalitariste, laquelle s’oppose carrément aux revendications de la biologie humaine et de la société qui en découle spontanément. Bref, le droit d’avorter est à la légitimation idéologique du démocratisme égalitariste ce que le droit de posséder des esclaves a été à la légitimation de la démocratie ancienne, ou ce que le droit des Aryens de liquider les Juifs a été à la légitimation du Troisième Reich. Pour la plupart des tenants du libéralisme idéologique, notamment ceux de race juive, ce qui est à la fois paradoxal et ironique, c’est que tout en condamnant unanimement et sans appel l’esclavage, ils défendent le droit à l’avortement avec le même acharnement que ceux qui, en d’autres temps, ont légiféré pour créer différentes catégories juridiques d’êtres humains.

On prétend que l’enjeu le plus important est le conflit opposant les droits de la femme et ceux de l’enfant à naître, ce qui ne fait que camoufler l’enjeu véritable. Si conflit il y a, ce n’est pas entre les droits de deux personnes, mais entre le prétendu droit de la femme et le droit supérieur de la société de défendre le droit d’un citoyen à naître. Chez la femme enceinte, ces deux droits se situent physiquement et symboliquement dans un même corps. Mais la démocratie moderne ayant été réduite au rang d’une lutte simpliste entre les droits de particuliers — en l’occurrence, la mère et l’enfant — et n’admettant aucune autorité morale supérieure, on recourt à un stratagème en vertu duquel une loi fondée sur de prétendues catégories d’être humain est utilisée pour nier l’humanité de l’une des parties. Tout cela nous ramène à la métaphore de Platon où celui-ci décrit comment on peut devenir esclave de ses passions, à cette différence près que l’esclave interne dont il est ici question n’est pas une passion, mais le fruit d’une passion commodément transformé en esclave par le biais d’une manipulation légale.

En d’autres mots, la nécessité idéologique de déposséder l’enfant à naître de son statut juridique de personne est liée au besoin de plus en plus urgent de soutenir une démocratie égalitariste, tout comme la tentative ancienne de nier à l’esclave son statut de personne découlait du besoin de légitimer l’esclavage et l’ancienne démocratie qui lui avait donné naissance. La plupart des philosophes de l’Antiquité, Platon et Aristote compris, soutenaient qu’il ne pouvait y avoir de démocratie sans esclavage. Il en va de même pour l’égalitarisme démocratique. Force est donc de conclure que les nations modernes liquident annuellement environ 20 % de leurs citoyens en puissance au nom des droits et de la pureté idéologique.

Bien entendu, d’un point de vue historique, le déni du statut de personne (vraisemblablement conçue comme une tactique guerrière) a été l’expression juridique d’un cadre moral dualiste visant à favoriser une solidarisation d’êtres humains contre leurs ennemis. Ce déni a été exploité sur une grande échelle par les États totalitaires du XXe siècle pour faciliter l’incarcération de leurs propres citoyens (déclarés ennemis internes), pour les affamer ou pour les liquider(2) ».

Comme vous voyez, il n’y va pas de main morte pour esquinter – pour ne pas dire anéantir – le droit à l’IVG. Ce passage, selon moi, représente très bien le discours des fervents défenseurs de la nouvelle droite dont il sera question plus loin.

Le légitime combat des femmes

La figure emblématique du combat pro-choix au Canada est le docteur Henry Morgentaler. Dans une interview publiée par Michel Buruiana dans son livre : AVORTEMENT OUI / NON, le réputé médecin explique comment il lui a été difficile de devoir laisser ses patientes aller se faire charcuter, puis, risquer la mort, pour la simple raison qu’il refusait d’appliquer ses connaissances sur elles, afin d’interrompre leurs grossesses non désirées :

« J’ai un jour pris la décision de défier la loi parce que je la trouvais injuste, cruelle et barbare. Cette loi condamnait des femmes à la mort, à la stérilité et hypothéquait leur avenir tant biologique que psychique, tout cela par ignorance et à cause d’un certain dogmatisme religieux désuet qui mettait la vie des femmes en danger sans aucune raison valable […] j’ai décidé de passer aux actes, poser un geste d’ordre moral […] j’étais convaincu que si on m’inculpait, il ne me suffirait que de relater les faits, de raconter mon histoire aux jurés pour qu’ils comprennent […] j’étais loin de penser qu’il [ce combat] s’étendrait sur dix-huit années de lutte(3) ».

Depuis des milliers d’années, on le sait, le clergé combat le droit à l’IVG. Mais on constate de nos jours que c’est la nouvelle droite qui utilise la controverse créée par la question de l’IVG pour s’opposer directement au mode de vie libéral et à l’épanouissement de la personne. Plusieurs penseurs croient que le fœtus n’est qu’un prétexte pour s’attaquer au libéralisme.

La bioéthicienne Béatrice Godard, directrice du GREB(4) de l’Université de Montréal, affirme que le conflit suscité par l’avortement ne vise pas uniquement des enjeux matériels, mais également des enjeux symboliques.

« Il s’agit en fait d’une lutte visant la reconnaissance d’un style de vie aux dépens d’un autre. Cette lutte se structure autour de deux conceptions différentes du monde, mais aussi autour de deux conceptions différentes de la place du rôle des femmes dans la société canadienne. Les deux tendances actives dans le conflit, la tendance «pro-choix» et la tendance «pro-vie», estiment toutes deux orienter les valeurs culturelles vers une amélioration de la société. Toutes deux disent également militer dans l’intérêt des femmes(5) ».

Dans le débat qui entoure l’IVG, dans le camp des « pros vies », on occulte, cela est clair, les aspects réels de la maternité. Nulle part, on ne mentionne la responsabilité ni l’investissement physique, psychique et économique qui accompagnent l’enfantement. Madame Godard ajoute :

« Ceux qui luttent contre le droit à l’avortement représentent un groupe dont les valeurs culturelles tendent à décliner. Ils constatent ce déclin par l’accroissement du nombre de personnes qui rejettent les valeurs religieuses et qui ont une autre conception de la vie, par le pouvoir accru des médecins, la plus grande autonomie des femmes ainsi que l’attraction de la société de consommation ; de plus en plus, les femmes, les couples pensent l’enfant dans sa dimension économique(6) ».

Selon elle, la nouvelle droite qui s’oppose au droit à l’avortement est apparue en réponse à la crise du capitalisme et du patriarcat. Et elle précise que :

« Si auparavant le communisme et le syndicalisme représentaient le mal à combattre, aujourd’hui, c’est le féminisme et l’homosexualité qu’il faut éliminer […] Ainsi, la protection du fœtus n’est pas l’objectif le plus important, elle n’a même pas grand-chose à voir avec les motivations réelles du mouvement. En fait, il s’agit moins de sauver le fœtus que la famille et les fondements moraux de la civilisation chrétienne(7) ».

En fait, toute cette controverse animée contre le droit à l’avortement tiendrait son origine de la lutte créée par la nouvelle droite envers les organisations et les mouvements de gauche – ce qu’on appelle la contre-culture – qui ont ébranlés, selon Godard, les conceptions patriarcales traditionnelles. Les parents sont tenus responsables de la « perte » de leurs enfants, parce qu’ils ont refusé d’assumer leur autorité, et les femmes de la crise économique, parce qu’elles « volent des jobs ».

Les valeurs prônées par cette droite nouvelle semblent avoir été élaborées en réaction à l’échec moral de la culture capitaliste moderne. « Ils proposent en échange un modèle relevant de l’absolutisme moral où les « problèmes » de l’avortement, de l’homosexualité et de la sexualité extra maritale ne peuvent être résolus efficacement que par des sanctions(8). »

La réalité de la grossesse

Moi, si j’étais une femme et que je tombais enceinte, j’aimerais pouvoir régler ça moi-même, en privée, sans jamais rien demander d’autre qu’un traitement, idéal, que je prendrais dans les plus brefs délais, sans question ni inscription dans mon dossier médical. Je me procurerais mes pilules abortives, quelques aspirines et je ferais mon intervention. Je pratiquerais ma sépulture moi-même. Je n’en veux pas de bébé! Cette question n’appartiendrait à personne d’autre qu’à moi.

Être parent amène des responsabilités incommensurables. Nul au monde n’a, selon moi, le droit de venir confronter la décision d’une femme d’avoir une IVG. Surtout pas le curé du village! La première chose que je chercherais, être enceinte, c’est un plan B, le plus vite possible après l’erreur. Je ferais une vérification par un test d’urine à 3-4 semaines plus tard, et si ça montrait un +, je prendrais mon plan C, un jeudi matin, pour le terminer durant le weekend. J’aimerais être en contrôle de la situation et personne n’en entendrait parler.

Le pessaire abortif : RU 486

Le problème qui fait trouble ici, à mon avis, c’est l’empêchement par « l’empire médical » de donner accès à un protocole abortif rapide, simple, efficace, sécuritaire et économique. Sans examens médicaux autres qu’une échographie pour confirmer la gestation intra-utérine – au cas où. L’unique risque du RU486 étant les rarissimes cas de gestation extra-utérine. Henry Morgentaler, en 1988 (année de l’entrée du RU 486 sur le marché français), racontait à ce propos :

« C’est un progrès technique très intéressant, car grâce à cette pilule la femme n’a plus besoin de consulter un médecin ou de subir une intervention chirurgicale abortive […] si son usage se répand à traves le monde, cela changera naturellement les problèmes liés à la question de l’avortement […] au sens où la femme pourra ainsi opter pour l’avortement et l’effectuer elle-même sans le recours à d’autres personnes. Ceci permettra à la femme seule de prendre une décision en toute autonomie(9) ».

Il est donc surprenant que ce traitement abortif, qui vient d’être certifié efficace jusqu’à 63 jours par la CEE, 20 ans plus tard, ne soit toujours pas disponible au Canada. On peut, cependant, acheter dans Internet des comprimés de RU 486. Le principal avantage de ce traitement est son utilisation très tôt dans la gestation, alors que l’IVG chirurgicale, qui exige deux à trois semaines d’attente, doit être faite plus tard. Il est compréhensible que les lobbies des gynécoobstétriciens se soient emparés de la niche des IVG, dès qu’elle s’est légitimée.

Lors de ma présentation orale, une consoeur médecin avait assuré que l’antiprogestagène abortif RU486, dont elle se servait à l’occasion, provoquait des hémorragies pathologiques. Cependant, elle affirmait aussi ne l’avoir utilisé que dans des cas de rétentions utérines, où, logiquement, les attaches des tissus fœtaux à la muqueuse sont très différentes d’une situation en début de gestation. D’autant plus que son expérience avec ce produit se résume aux cas extrêmes qui sont revenus la consulter. Pourtant, les témoignages que j’ai lu des utilisatrices européennes étaient très positifs.

Sécuritaire, légal, et non disponible

Au Canada, aujourd’hui, l’IVG est disponible pour toute personne qui demande ce service, mais cela n’est pas le cas chez nos voisins étatsuniens. L’auteure Melody Rose, dans son œuvre récente intitulée : Safe, Legal, and UNAVAILABLE?, démontre comment la polémique sur cette question demeure toujours très vive en Amérique. « The central argument here is that abortion today is less accessible than it has been since it was illegal prior to the Roe ruling(10). » En effet, selon les experts, le fœtus se trouve mieux protégé aujourd’hui qu’à tout autre moment depuis le célèbre arrêt de la Cour Suprême des États-Unis, en 1973.

Madame Rose dénonce comment cette pression morale dresse aux médecins étatsuniens une barrière qui limite leur entrée en carrière et leur avancement, lorsqu’il est mention de leur implication dans les services d’avortement. Dans certains états, les institutions médicales détenues par des organisations catholiques exigent que leurs médecins n’aient jamais pratiqué d’IVG. Cela oblige les avortements d’avoir lieu dans de petites cliniques privées. Or, il s’avère que les propagandistes radicaux du « Life Ministries » harcèlent ouvertement ceux qui offrent les services d’avortement, allant même jusqu’à placer des caméras devant ces cliniques pour diffuser les aller et venues du personnel et des clients sur leur site Web : « Deadly Dozen ».

De plus, il est démontré que les limites actuelles d’accès aux services d’avortement affectent plus durement les femmes les plus vulnérables de la société : les plus jeunes et les plus pauvres. Ce qui ajoute à l’injustice de cette discrimination. Melody Rose témoigne que : « The costs of abortion restrictions to these women are financial, emotional, medical, and societal(11) ». Par bonheur, le 22 janvier dernier, trente-six ans après l’arrêt Wade vs Roe, Barack Obama a promis de s’attaquer à cette problématique spécifique, voyant le mal fait par ces obstructions des républicains.

La situation la plus favorable

Donner la vie dans un environnement favorable figure comme étant le leitmotiv commun à toutes les espèces animales. Pour citer un exemple que je connais très bien, la jument ne sera jamais en œstrus l’hiver dans un pays nordique. La gestation étant de 11 mois chez l’équin, se reproduire l’hiver impliquerait de mettre bas dans la neige; diminuant ainsi les chances de survie.

Le fondement d’une famille chez l’humain, encore plus que chez les autres animaux, nécessite une structure responsable et sécurisante. Il est reconnu que les troubles sociaux que nous avons; la violence, le harcèlement et les dépendances sont le fruit de ces mauvaises situations familiales. Le droit à l’IVG représente donc, aussi, un geste de prévention sociétal des souffrances.

Le dossier médical

L’une des choses qui me dérangeraient aussi beaucoup, si j’étais une femme qui désire une IVG, ce serait d’avoir ça, écrit noir sur blanc dans mon dossier médical. Ce n’est pas une maladie! Quoi? Une menstruation avec 200 ml de sang de plus que les mois précédents, pour une femme, ce n’est pas la fin du monde! L’IVG, à mon avis, devrait pouvoir aussi être privée et anonyme.

Historiquement

Dans l’Antiquité, jamais nous n’avons été inquiétés par la question de l’avortement, bien que le célèbre serment d’Hippocrate y fasse mention directement. Les lois grecques et romaines l’autorisent dans la mesure où le père est consentant. Socrate lui-même souhaitait que l’on empêche tout embryon conçu hors des unions reconnues légalement de voir le jour, conviant les parents d’agir en conséquence(12).

Aristote affirmait qu’un fœtus ne devient véritablement humain qu’après une certaine étape de la grossesse, c’est à dire lorsqu’advient l’âme rationnelle(13). Mais, la question demeure encore aujourd’hui : quand est-ce que cette âme arrive dans le fœtus?

La notion de personne

Guy Durand, fondateur du DESS en bioéthique à l’UdeM, dans son œuvre magistrale, écrivait au sujet de l’embryon humain : « parler de la personne oblige inévitablement à se poser la question de son commencement parce qu’il y a des décisions à prendre parfois au tout début de l’histoire de l’un ou l’autre être humain. Quand y a-t-il personne humaine?(14) »

Philosophiquement, si la vie humaine est un processus continu, quel est le statut du fœtus? On cherche, écrit Durand, à déterminer un critère (évènement biologique, psychoaffectif ou juridique) qui permet de dire : voilà, après ce moment, la personne existe. Cette tendance se fonde sur trois hypothèses. La première dit qu’il y a humanisation immédiate lorsque l’ovule s’associe à un spermatozoïde. À cet instant, « il est déjà réellement, mais en petit, tout ce qu’il est destiné à devenir en grand au terme le plus éloigné de son développement. S’il est un être humain à sa naissance […] il l’est aussi au premier instant de sa vie fœtale, car il ne fait, dans l’intervalle, que devenir ce qu’il est – et qu’il demeure – jusqu’au jour de sa mort(15) ».

La seconde défendue par les tenants de l’humanisation différée prétend que l’on est une personne vers quatorze ou dix-sept jours quand la nidation est complétée et le processus d’individualisation arrêté, ou plus tard quand seront formés le système nerveux et le cerveau.

Enfin, certains psychologues et philosophes séparent complètement le biologique de l’humain en prétendant que le fœtus ne devient réellement humain que lorsqu’il est autonome ou lorsqu’il est reconnu et accepté comme tel par les parents ou la société. On s’en remet au droit, « l’idée sous-jacente étant généralement qu’il devrait fixer ce moment à la naissance », comme on le fait au Canada.

Le philosophe Tristram Engelhardt(16) fait référence quant à lui à l’autonomie de la volonté pour parler de la personne humaine. On le deviendrait progressivement au cours de l’enfance, à mesure qu’on accède à la responsabilité, après quoi seulement on a droit au respect inconditionnel.

Le Comité consultatif national d’éthique (CCNE)

Selon Durand, le CCNE(17) en est venu à un concept inspirateur. Par une voie toute différente, on reconnait l’embryon ou le fœtus humain comme « personne humaine potentielle ». Cette notion doit être comprise comme un concept anthropologique et culturel, c’est-à-dire éthique. Certains scientifiques ont reproché à cette notion de personne virtuellement existante de n’avoir aucun sens. Puisque des propriétés comme la conscience ne peuvent appartenir à une cellule ou un petit nombre de cellules. Elle a donc été incapable de faire un consensus éthique.

Le CCNE a subséquemment précisé que cette notion n’est pas biologique ni même psychosociale, mais éthique. « Elle élève un constat de fait au niveau d’un jugement de valeur(18). » Elle se trouve au premier chef d’une condition nécessaire d’humanité. « Elle dit – et l’opinion s’y montre vivement sinon toujours attachée – que l’embryon dès la fécondation doit être rangé dans l’ordre, non de la chose ou de l’animal, mais de la personne. La qualifier de potentielle ne rend en rien son respect facultatif, mais enregistre sa différence manifeste avec la personne réelle et spécifie en conséquence ce que la morale peut nous commander à son endroit, compte tenu des conflits possibles entre plusieurs libertés en présence […] c’est d’un commun accord que nous tenons et invitons à tenir l’embryon pour un être dont l’avenir possible assigne des bornes au pouvoir d’autrui(19) ».

Le CCNE souligne qu’il ne s’agit pas de voir une personne mystérieusement présente, mais d’admettre l’évidence d’un être humain en devenir, et prendre conscience que notre façon de le traiter engage la moralité de notre rapport à la personne humaine tout entière, à la collectivité sociale en son ensemble et pour finir au genre humain lui-même(20).

Ces débats et réflexions amènent la question du dilemme entre certains principes éthiques qui s’opposent; dans le cas présent, des principes tels que le respect de la vie et de l’autonomie.

Les dilemmes éthiques

Il est rare, dans une situation donnée, que tous les principes en jeu soient respectés, que toutes les valeurs soient atteintes en même temps. Le plus souvent les principes ou les valeurs entrent en conflit, ce qui est le cas avec l’IVG. Le professeur Durand schématise en quatre options les dilemmes éthiques : la hiérarchie préétablie; la conciliation artificielle; l’arbitrage au cas par cas et l’équilibre cas-principe(21).

Comment établir une hiérarchie de principes par ordre d’importance où certains auraient préséance sur les autres? Durand rappelle que cette solution admet des prises de position variées. Le respect de la vie a-t-il préséance sur l’autodétermination ou serait-ce plutôt l’inverse? « Le vitalisme dira que la vie humaine même biologique doit être respectée, protégée dans tous les cas (respect de la vie), à l’encontre même de la volonté de la personne (autodétermination)(22) ».

Néanmoins, on peut atténuer cette position par le fait que « l’autodétermination peu être respecté en priorité dans le cas d’un adulte conscient. Mais la priorité de la vie s’impose dans le cas où le patient est inconscient et ne peut faire valoir sa propre autonomie(23). » Cela peut également amener à discourir que « la priorité revient toujours à l’autodétermination. Le respect du libre choix s’impose de manière absolue : toujours et en tout temps(24) ».

Selon Durand, « on retrouve là les défauts que l’on reprochait, au début de la bioéthique, aux morales traditionnelles, philosophiques ou religieuses : partir d’une théorie que l’on applique dans tous les cas, sans attention véritable à la singularité des cas et/ou des personnes(25) ». Dans la conciliation artificielle, certains auteurs donnent une telle interprétation de certains principes que le conflit entre principes n’existe plus. Par exemple en disant : « c’est au patient de juger de sa qualité de vie. Respecter, poursuivre la qualité de vie équivaut donc à accepter ce que le patient pense, décide (autodétermination) ».

Selon Durand, il s’agit là d’une conciliation artificielle qui aboutit inévitablement à la suppression d’un principe ou d’une valeur. Il fait aussi remarquer que cette conception des principes, qui équivaut à l’élimination de certains d’entre eux, déresponsabilise le professionnel. Croyant que ses convictions n’auraient rien à voir face à la volonté du patient. L’intervenant et le patient ont chacun une idée de ce qu’exigent le respect de la vie, la qualité de vie, la justice, etc. « Convictions qui correspondent pour une bonne part à ce que la moralité commune accepte(26) ».

Cela est le second pôle, selon Durand, le pôle « objectif » (même si la subjectivité est toujours présente), le pôle de ce qui est requis normalement par le souci de la dignité humaine et de la promotion de l’humain. Le dilemme [de l’IVG] se pose donc entre ce que le patient veut et ce que l’intervenant pense requis […] parfois l’intervenant jugera que la demande est contre-indiquée médicalement, qu’elle est inacceptable moralement ou légalement, qu’elle contrevient à la justice, etc. Bref, il ne s’agit pas de dévaloriser l’autodétermination du patient, mais de ne pas tout ramener à elle(27).

Une évaluation cas par cas

Suivant Durand, « on doit juger au cas par cas en tenant compte de l’importance des valeurs en jeu, des circonstances et de la balance des avantages et des inconvénients(28). » Dans une société pluraliste, où les valeurs diffèrent d’un groupe à l’autre, il faut faire preuve de réserve dans nos jugements.

Cette option a l’avantage de porter attention à la singularité des situations, mais Durand dénote qu’elle risque aussi de laisser de côté l’attention aux valeurs et aux principes universels. « Deux conséquences possibles : un manque de cohérence entre les diverses décisions, créant l’impression d’anomie ; une dévalorisation des valeurs entraînant un sentiment de totale relativité(29) ».

L’équilibre des principes

Faire l’équilibre des principes exige de porter attention aux principes et aux valeurs autant qu’à la singularité du cas, des circonstances et des personnes. Durand soutient que dans les situations sans hiérarchie préétablie, on doit chercher à éviter le relativisme et l’arbitraire.

Il ajoute que la réflexion bioéthique devrait s’efforcer d’établir des balises où certaines règles ne devraient souffrir d’aucune exception « même à l’encontre du désir des patients ou ses sujets » au nom de certaines valeurs comme l’interdiction du clonage humain par exemple. Ou l’interdiction de détruire un fœtus plus vieux que 12 ou 24 semaines…

« Bref, le jugement est complexe. Il n’y a pas souvent de réponse donnée d’avance. On est dans le domaine de l’éthique, c’est-à-dire dans l’ordre de la prudence où demeure souvent une large part d’incertitude(30) » souligne monsieur Durand.

Le dilemme qui engage la vie de l’embryon versus la qualité de vie de la mère ou du couple dépendra de l’âge de ce dernier et de la gravité du tort que la mère pourrait subir(31).

Principe de l’acte à double effet

Lorsque l’on décide de donner de la morphine à un grand souffrant, par exemple, on améliore sa qualité de vie, mais, en même temps, on la raccourcit et on diminue sa conscience. L’IVG est une action qui produit aussi deux effets : la libération de la femme qui ne veut pas avoir d’enfant et la destruction irréversible de cette personne potentielle qui se forme en elle. Par contre, il existe un principe qui domine les autres; un principe primordial qui ressort d’un attribut essentiel de la personne; je parle évidemment de l’autonomie fondée sur la liberté.

Le principe d’autonomie

Le premier principe en jeu dans l’IVG est, à mon avis, de loin le principe d’autonomie. Gilles Voyer définit l’autonomie « comme le plein déploiement de la capacité humaine à faire le bien ». Cela suppose que tout être humain possède cette capacité fondamentale de faire le choix du bien. Chaque homme a en lui une telle capacité de développement moral. « L’autonomie au plein sens du terme, c’est le plein développement de ce potentiel qui se déploie en trois facettes : le souci de soi, le souci d’autrui et le souci de chacun(33) ».

Selon Durand, le souci de soi ne représente pas l’expression libre du désir, ni la dimension émotive ou de l’égoïsme; « le souci de soi vise le développement de notre capacité d’harmoniser en soi le jeu entre désir et raison. Le souci de l’autre désigne la capacité humaine d’agir avec bienveillance mutuelle. Le souci de chacun signale la capacité humaine d’agir d’une manière juste et équitable(34) ».

En reprenant l’ensemble de la tradition, Durand dit en ses mots que « l’autonomie au sens éthique c’est d’abord la capacité de décider, mais de décider dans le sens du bien et du juste. Bien sûr que subsiste toujours la liberté d’agir bien ou mal. Mais le sens de l’autonomie, c’est la liberté de décider de manière responsable(35) ».

Même si certains auteurs ont tendance à mettre ce principe tellement en avant qu’il semble parfois unique, Durand rappelle qu’en réalité l’autodétermination peut avoir des limites imposées par d’autres principes comme la bienfaisance, la solidarité, la justice ou d’autres concepts comme le sens du corps, le sens de la vie ou la notion de bien commun(36).

Dans le cas d’une femme, qu’elle soit une enfant, une étudiante amoureuse ou non, une mère qui saute la clôture, un couple qui attend un enfant handicapé… la décision à prendre dépend d’un mélange de tous ces arguments rationnels, émotionnels et éthiques ci-haut mentionnés.

Le principe de bienfaisance

Durand dit que le respect de la vie est l’objet direct du principe de bienfaisance(37), ce dernier comportant deux facettes : faire du bien à notre prochain, mais aussi ne pas lui faire de mal. Cela se traduit en médecine par : ne pas utiliser l’art médical pour causer maux, torts ou injustices; prodiguer les soins requis pour soulager le malade, améliorer son bien-être et si possible lui redonner la santé(38).

La bienfaisance est un devoir, une vertu, un principe, une valeur, une obligation morale… une sorte d’objectif à atteindre. Principe éthique repris par le droit et la déontologie, il porte plusieurs notions concernant la promotion de la vie et de la santé. Dans le droit civil et criminel canadien, la bienfaisance et le respect de la vie tiennent une place importante(39).

Il est très clair qu’il ne faut pas tuer, ne pas administrer de traitement cruel. Porter secours à la personne en danger. Agir dans le meilleur intérêt de l’autre, diminuer sa souffrance, se soucier de lui. Éventuellement, se dévouer, et cela, même si ça devait amener certains inconvénients pour soi(40). Le docteur Henry Morgentaler en étant, pour moi, un parfait exemple.

Se soucier de l’autre et se dévouer pour autrui ramène à l’attitude intérieure que doivent développer les intervenants en santé. Avoir de l’empathie et devenir un support fraternel pour son prochain exige plus que de simplement chercher à faire le bien. La médecine ayant été, par le passé, une vocation de bienveillance destinée à offrir un service désintéressé, elle exige aujourd’hui de se préoccuper de l’attention aux faits concrets de chaque situation, à la dimension relationnelle et à la totalité de la personne malade(41). Par exemple, devant le désir d’obtenir une IVG, les soignants doivent agir conformément à cette requête libre et éclairée, sans juger du choix du patient.

Aussi, le principe de non-malfaisance est ici très important. On a longtemps laissé les femmes aller se faire faire mal, en refusant de respecter leur choix; or, c’est heureux pour elles que cela ait changé.

Conclusion

L’IVG représente une catégorie de décision privée, qui touche un aspect si intime et inestimable d’une femme, que personne d’autre qu’elle-même, selon moi, ne doit pouvoir contrôler. Comme on ne peut nous supplier de signer une hypothèque à long terme pour un bien qu’on ne veut pas, personne ne peut implorer une femme d’avoir un enfant dans une situation qu’elle juge non favorable pour elle.

Pour illustrer ce propos, je vous suggère ces quelques mots de Marguerite Duras(42) : « Il arrive que les femmes n’aiment pas leurs enfants, ni leur maison, qu’elles ne soient pas les femmes d’intérieur qu’on attendait qu’elles soient. Qu’elles ne soient pas non plus les femmes de leur mari. Qu’elles ne soient pas de bonnes mères, de même qu’elles ne soient pas fidèles, des fugueuses et que malgré cela, elles aient tout subi, le mariage, la baise, l’enfant, la maison, les meubles et que ça ne les ait changées en rien même pour un seul jour ».

En ce sens, personne ne peut décider pour une femme si elle est capable ou non d’avoir un enfant. Elle seule le sait. Cela engage toute sa vie à un point tel que je ne peux comprendre qu’aujourd’hui encore on puisse douter un seul instant de la pertinence morale ou éthique de l’IVG. D’autant plus que les plaisirs sexuels étant devenus des synonymes de bonheur hyper exploités (voir Pfizer.com), la déroute de l’acte reproductif, conséquemment, loin de son but originel d’enfanter, amène autant de gestations non-désirées.

Avoir un enfant fait partie des décisions les plus importantes de la vie d’une femme, le choix du moment et de la personne avec qui elle réalisera ce projet lui appartient totalement. Mais, il faut aussi prendre conscience que le flou important par rapport à la notion de personne potentielle ou plus que potentielle, humaine ou moins qu’humaine a peut-être amené les individus à banaliser le geste de l’IVG, un peu comme on le fait avec les animaux pour les commercialiser. Comme on l’a fait avec les esclaves!

Sans vouloir récupérer les propos de Gairdner, on sait que l’on peut par intérêt imposer une déviance certaine à la morale en période de crise, et faire ainsi déroger la société toute entière aux règles éthiques, comme on l’a vu en Allemagne en 1940; comme on le voit au Darfour, encore aujourd’hui. La réification de certains groupes d’individus par une majorité peut (avec la participation du pouvoir), qu’importent les droits ou les chartes en place, permettre de faire exécuter des cibles choisies comme s’ils étaient du bétail.

Je ne veux pas comparer l’abattage animal avec l’IVG, quoique, selon moi, le procédé de déresponsabilisation me semble être le même : on pratique une forme de lavage de cerveau sociétal pour faire accepter des gestes particulièrement cruels et immoraux (tuer un enfant) dans les mœurs courantes. Comme manger des mammifères. Personne ne dit : « ce soir on mange le cadavre de notre cousin le porc, fraichement assassiné ». On dit : on mange de la viande (du jambon). Le terme IVG représente semblablement un euphémisme qui adoucit le sens à l’oreille.

Finalement, on fait peut-être trop d’IVG dans nos sociétés, mais ce droit pour les femmes représente, à mon avis, un acquis qui serait inconcevable de déchoir. Même si on peut l’utiliser pour écarter les fœtus handicapés et les trisomiques… Pour décider du sexe de l’enfant! Ça, c’est une autre histoire.

Bibliographie

1 DURAND G. Introduction générale à la bioéthique, Les éditions Fides, (Montréal), 2005, 565 p.

2 GAIRDNER W., Avortement et esclavage, traduit par Richard Bastien, Site web : http://www.williamgairdner.com/avortement-et-esclavage/ (consulté le 17 avril 2009).

3 BURUIANA M. AVORTEMENT OUI / NON, Humanitas-nouvelle optique (Cap-Saint-Ignace), 1988, p. 24.

4 Groupe de Recherche En Bioéthique de l’Université de Montréal.

5 LAMOUREUX D., DE SÈVE M., GODARD B., HEINEN J., LACOURSE M.-T., LAFORCE H., SAILLANT F., AVORTEMENT, PRATIQUES, ENJEUX, CONTOLE SOCIAL, les éditions du remue-ménage (Montréal), 1993, p. 128.

6 LAMOUREUX D., DE SÈVE M., GODARD B., HEINEN J., LACOURSE M.-T., LAFORCE H., SAILLANT F., AVORTEMENT, PRATIQUES, ENJEUX, CONTOLE SOCIAL, les éditions du remue-ménage (Montréal), 1993, p. 130.

7 LAMOUREUX D., DE SÈVE M., GODARD B., HEINEN J., LACOURSE M.-T., LAFORCE H., SAILLANT F., AVORTEMENT, PRATIQUES, ENJEUX, CONTOLE SOCIAL, les éditions du remue-ménage (Montréal), 1993, p. 161.

8 LAMOUREUX D., DE SÈVE M., GODARD B., HEINEN J., LACOURSE M.-T., LAFORCE H., SAILLANT F., AVORTEMENT, PRATIQUES, ENJEUX, CONTOLE SOCIAL, les éditions du remue-ménage (Montréal), 1993, p. 163.

9 BURUIANA M. AVORTEMENT OUI / NON, Humanitas-nouvelle optique (Cap-Saint-Ignace), 1988, p. 57.

10 ROSE M., Safe, Legal, and UNAVAILABLE? CQ Press (Washington) 2007, p.185.

11 ROSE M., Safe, Legal, and UNAVAILABLE? CQ Press (Washington) 2007, p.193.

12 PLATON, La république, V, 46ie , cité par Duplantie, p51.

13 ARISTOTE, la Politique des Athéniens, VII, 16, 1335b ; Histoire des animaux, VII, 3, 583b ; De anima, 414a-415b.

14 DURAND G. Introduction générale à la bioéthique, Les éditions Fides, (Montréal), 2005, p. 386.

15 DURAND G. Introduction générale à la bioéthique, Les éditions Fides, (Montréal), 2005, p. 386.

16 ENGELHARDT H. T., The Foundations of Bioethics, Oxford University Press (New-York), 1986, pp. 104-109.

17 Organisme strictement consultatif, le CCNE est régulièrement « saisi » pour réfléchir sur des sujets de société liés à l’évolution des connaissances dans le domaine des sciences de la vie et de la santé.

18 DURAND G. Introduction générale à la bioéthique, Les éditions Fides, (Montréal), 2005, p. 391.

19 DURAND G. Introduction générale à la bioéthique, Les éditions Fides, (Montréal), 2005, p. 391.

20 DURAND G. Introduction générale à la bioéthique, Les éditions Fides, (Montréal), 2005, p. 392.

21 DURAND G. Introduction générale à la bioéthique, Les éditions Fides, (Montréal), 2005, p. 288-291.

22 DURAND G. Introduction générale à la bioéthique, Les éditions Fides, (Montréal), 2005, p. 289.

23 DURAND G. Introduction générale à la bioéthique, Les éditions Fides, (Montréal), 2005, p. 289.

24 DURAND G. Introduction générale à la bioéthique, Les éditions Fides, (Montréal), 2005, p. 289.

25 DURAND G. Introduction générale à la bioéthique, Les éditions Fides, (Montréal), 2005, p. 289.

26 DURAND G. Introduction générale à la bioéthique, Les éditions Fides, (Montréal), 2005, p. 290.

27 DURAND G. Introduction générale à la bioéthique, Les éditions Fides, (Montréal), 2005, p. 290.

28 DURAND G. Introduction générale à la bioéthique, Les éditions Fides, (Montréal), 2005, p. 290.

29 DURAND G. Introduction générale à la bioéthique, Les éditions Fides, (Montréal), 2005, p. 291.

30 DURAND G. Introduction générale à la bioéthique, Les éditions Fides, (Montréal), 2005, p. 291.

31 DURAND G. Introduction générale à la bioéthique, Les éditions Fides, (Montréal), 2005, p. 290.

32 VOYER G. Qu’est-ce que la personne âgée autonome ? Ethica clinica, 3 (1996), p. 6.

32 DURAND G. Introduction générale à la bioéthique, Les éditions Fides, (Montréal), 2005, p. 229.

33 DURAND G. Introduction générale à la bioéthique, Les éditions Fides, (Montréal), 2005, p. 229.

34 DURAND G. Introduction générale à la bioéthique, Les éditions Fides, (Montréal), 2005, p. 229.

35 DURAND G. Introduction générale à la bioéthique, Les éditions Fides, (Montréal), 2005, p. 229.

36 DURAND G. Introduction générale à la bioéthique, Les éditions Fides, (Montréal), 2005, p. 233.

37 DURAND G. Introduction générale à la bioéthique, Les éditions Fides, (Montréal), 2005, p. 208.

38 DURAND G. Introduction générale à la bioéthique, Les éditions Fides, (Montréal), 2005, p. 208.

39 DURAND G. Introduction générale à la bioéthique, Les éditions Fides, (Montréal), 2005, p. 209.

40 PELLEGRINO E., THOMASMS D., For the Patient’s Good: The Restoration of Beneficience in Health Care , Oxford University Press (New York), 1988, p.27.

41 DURAND G. Introduction générale à la bioéthique , Les éditions Fides, (Montréal), 2005, p. 211.

42 DURAS M., Sublime forcément sublime Christine V , Édition Héliotrope (Montréal), 2006.

Travail présenté pour le cours BIE6000 Bioéthique et début de la vie
au DESS en bioéthique à l’Université de Montréal.